dimanche 1 décembre 2013

Ecriture



Atelier d’écriture du samedi 30 Novembre 2013
Aujourd’hui, atelier exceptionnel pour que ceux et celles que cela intéresse et qui ne sont pas, comme nous les retraités, disponibles en semaine, puissent venir découvrir les joies de l’écriture. Dominique l’anime, comme d’habitude et… j’y suis seule. Quel dommage pour les autres… Venez, venez-y, essayez au moins une fois ! Et ne dites pas, comme moi « je n’ai pas d’imagination » : cela fait 2 ans que j’y suis assidue et malgré toutes les expériences positives que j’y ai faites, je continuais à penser « je n’ai pas d’imagination ». Et puis, ce matin, j’ai enfin découvert ce que voulait dire cette phrase, répétée presque à chaque séance par Dominique : « c‘est sous la contrainte que l’imagination se libère ». On n’a pas de l’imagination comme ça ; il faut un cadre, une consigne, un coup de pouce. Imposé du dehors ou bien par soi-même ; mais on n’a pas l’imagination intrinsèque. Il faut lui donner un point de départ, un mot, une idée. Ensuite, il n’y a plus qu’à tirer le fil, ça vient tout seul et souvent de façon surprenante, ça nous entraîne sur un chemin que l’on n’avait pas prémédité ; l’histoire s’impose à nous presque comme évidente alors qu’on en ignorait tout l’instant d’avant. C’est passionnant !!!
1er exercice : Dominique me donne une phrase « D’ailleurs, j’aurais eu beau parler à Gilberte, elle ne m’aurait pas entendu », et il me dit : « continue ». Ce que je fais après lui avoir demandé ‘entendu, avec un e’ ? « Non ! Masculin » :
« D’ailleurs, j’aurais eu beau parler à Gilberte, elle ne m’aurait pas entendu. Elle était « absente. Absente de tout. Sa vie avait basculé dans un no man’s land où elle errait, seule, un « vague sourire au coin de ses lèvres à peine dessinées. 
« Quel dommage ! J’avais tant de choses à lui demander. Je savais qu’elle savait… ou du « moins qu’elle avait su. Toute cette part d’ombre dans la vie de mon père, elle la « connaissait ; elle l’avait vécue avec lui, après mon départ. Maintenant, il me fallait trouver « ailleurs les morceaux manquants du puzzle qu’elle avait, un jour lointain déjà, commencé à « assembler devant moi.
« Plus tard ! Je m’occuperai de cela plus tard. L’urgence, à présent que j’avais retrouvée « Gilberte, était de m’occuper d’elle. Plus personne ne venait la voir. Elle n’était plus qu’une « ombre dans cette petite ville qu’elle traversait chaque matin pour aller vers la gare. Là, elle « s’asseyait sur un banc et regardait le vide ; même pas les trains qui passaient. Rien. Le vide. « C’est là que je l’ai trouvée, ce matin en descendant du wagon, moi qui venais la voir, « justement, avec toutes mes questions à jamais sans réponse. 
« Je l’ai ramenée chez elle. Elle me suivait docilement, tout sourire. Je l’ai installée dans le « fauteuil que mon père avait occupé si souvent. Elle s’est laissée faire, souriant toujours, m’a « regardé comme si elle ne m’avait jamais vu. Elle m’a dit « Merci Monsieur » et son regard « est rentré en elle, figé, absent, insondable. »
C’est venu comme ça, comme une évidence ! Mais ce qui est extraordinaire c’est que, si nous avions été plusieurs autour de Dominique, avec cette même phrase de départ, chacun ou chacune d’entre nous serait parti(e) sur un récit totalement différent. Et après, lorsque nous lisons à haute voix le fruit de notre imagination, nous sommes autant étonné(e)s que ravi(e)s de l’imagination des autres ! 
2ème exercice : Dominique me propose un acrostiche : il me donne un mot dont j’écris chaque lettre l’une au-dessous de l’autre ; je dois composer un texte dont chaque ligne commence par la lettre du mot suivant : « l’abréviation » (ce n’est qu’une partie de la définition ; il ne m’a pas imposé que le texte soit en relation avec le mot en question… mais j’ai essayé quand même et j’ai réussi à glisser « abrège » quelque part… faire une abréviation revient bien à abréger, non ?)
L’appel de l’inconnu aux contours incertains
Ancre en nous ses mystères, forge notre destin :
Bonne ou mauvaise option, à chacun son chemin.
Regarde devant toi, avance, agis, écoute ;
En voulant trop bien faire, tu fais naître le doute.
Viens sans perdre de temps, viens rejoindre ma route !
Indécis, hésitant, tu procrastines encore
Abrège mon attente, entre dans mon décor
Tout est prêt, tu le sais, pour un nouvel essor.
Invente notre futur : il ne tient plus qu’à toi,
Ou à ta volonté, de construire avec moi
Notre éternel présent. Et nous y serons rois.
Michèle, Ris

4 commentaires:

  1. En ce qui me concerne cela fait une dizaine d'années que je participe à un atelier d'écriture au sein du réseau. Et je ne m'en lasse pas ! Et je suis vraiment d'accord avec l'histoire de l'imagination. Je dis toujours que je n'en ai aucune et à chaque réunion je suis "estomaquée" pour ne pas dire bouleversée par ce qui sort de nos plumes.

    Et puisqu'il faut que je tape le texte que nous avons écrit samedi dernier (à 10 mains - 2x5), un peu comme un cadavre exquis, pour ceux qui connaissent, et avec plein de contraintes et de pistes offertes comme la phrase de démarrage à Ris, promis dès qu'il est prêt je vous le "poste" !
    CT

    Il était un fois un couple, la cinquante, assis sur le ponton d'un bateau amarré ... En les observant méthodiquement à travers mes jumelles, je remarque que leurs mains sont entrelacées. L'homme, attendri, la femme, avec un regard inquisiteur, Ils semblent attendre. L’atmosphère est figée, dans le petit matin humide et brumeux de ce port de plaisance breton. Ils se raccrochent l'un à l'autre pour se donner du courage dirait-on. Ou, peut-être, se retrouvent-ils après une longue séparation? ou bien attendent-ils quelqu'un?
    Je m'approche pour mieux les voir... et, surprise immense pour moi, lorsqu'ils m'aperçoivent ils se lèvent, leurs visages expriment une telle joie que j'en suis toute émue. C'était donc moi qu'ils attendaient ? Pourquoi donc ce souvenir soudain en moi : je me revois dans une grange, en Beauce, une grange grande, froide et vide... J'avais dix ans - et je me sentais si seule... Pourquoi ce souvenir en voyant de plus près ces regards si chauds, si accueillants, comme un rayon de soleil me réchauffant dans ma solitude ? Qui sont-ils? Qui sont-ils pour moi? Pourquoi ont-ils l'air de m'attendre?
    Quelle ne fut pas mon étonnement de les voir me tendre un clé, une grande clé jaunie par le temps, brillante et lisse d'avoir été si souvent utilisée. Comment ont-ils deviné que cette clé m'appartenait? C'était la clé de l'armoire ancienne et familiale que j'avais égarée il y a bien longtemps. J'avais été sermonnée par mes parents mais tout au fond de mois je préférais perdre une clé qu'avaler mon parapluie.
    Je pris spontanément la clé et, sans même avoir le temps de remercier, je courus me cacher car j'entendis la sirène des pompiers, aiguë et assourdissante. Je décidais de contourner la maison voisine et d'aller découvrir quel trésor était dissimulé dans l'armoire. J'eu l'idée de saisir le chapeau de Madame qui était sortie, et qui l'avait abandonné sur le rebord de la fenêtre.

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    1. En fait j'ai tapé le début du texte, vous aurez la suite plus tard !
      CT

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  2. Nous venons de lire Antoine (collégien à Courcouronnes) et moi (Michèle, coordinatrice de l'antenne de Courcouronnes ) l'article et les deux magnifiques textes réalisés par Michèle à l'atelier d'écriture. Nous sommes hyper admiratifs. Antoine trouve que le premier texte lui fait penser à du Edgar Poe ou à Frédric Brown. En ce qui me concerne, je suis très séduite par l'acrostiche à laquelle je trouve un côté très poétique et rempli d'espoir.
    Bravo à vous
    Antoine & Michèle

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  3. suis d'accord avec vous et très heureuse de ne pas être la seule à oser écrire que Michèle a un vrai talent.
    Réjane

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